Texte par Stephanie Mercier Voyer

Alors que le célèbre chef se prépare à lancer son deuxième livre de cuisine, il doit relever son plus grand défi : faire pousser des légumes. 

« Au final, nourrir les gens, c'est ce qui compte le plus. »

.Mais ne t'inquiète pas : Matty Matheson peut réellement tout faire. Le chef ontarien a animé des émissions culinaires à la télévision et sur YouTube, un podcast populaire, a réuni le Wu-Tang Clan et la nourriture dans un événement exceptionnel à Toronto, et a écrit un livre de recettes salué par le New York Times (son deuxième livre, Home Style Cookery, est sorti en septembre), tout en gérant Matty Matheson's Meat + Three, un restaurant de barbecue artisanal. Grâce à sa personnalité assumée et à sa positivité à toute épreuve, Matty a vu sa notoriété monter en flèche ces dernières années - son compte Instagram compte à lui seul près de 920 000 abonnés. On peut dire sans se tromper qu'il peut maintenant prendre d'importantes et influentes décisions. Mais contrairement à d'autres chefs célèbres, il ne veut pas que sa prochaine entreprise soit un restaurant tape-à-l'œil de Las Vegas. Tout ce que Matty veut, c'est discuter de la sécurité alimentaire et apprendre à cultiver des légumes à la Blue Goose Farm, un projet qu'il a lancé au printemps dernier avec son camarade, le chef Keenan McVey.


Les deux hommes se sont rencontrés à l'époque où Keenan était le chef du Bar Raval, à Toronto. « J'ai vu en lui une très belle paix intérieure », dit Matty à propos de Keenan. « On ne voit pas souvent ça chez un chef ». En 2018, après des années à parcourir le monde avec VICE, Matty acheta une ferme avec sa femme et ses deux enfants (et bébé numéro trois en route), et retourna vivre à Fort Erie, en Ontario, où il a grandi. Mais en contemplant son immense jardin, Matty se sentait coupable. Il y avait trop d'espace vide. « Pourquoi ai-je besoin de six acres de gazon ? » se demandait-il. « Je dois commencer à faire pousser des légumes. » Ce n'est que lorsque Keenan vint aider Matty à rédiger son livre que l'idée de Blue Goose Farm a commencé à faire son chemin. « Nous avons commencé à parler d'agriculture et ça a fait boule de neige », raconte Keenan. Peu après, Keenan a relocalisé sa famille dans la région de Niagara et les deux amis se sont mis au travail.


Mais juste au moment où ils se préparaient à commencer les semis, la COVID-19 est entrée en scène. Les premiers jours de la pandémie ont provoqué des ondes de choc dans presque toutes les industries, mais surtout dans le secteur alimentaire. Les restaurants ont fermé leurs portes et les étagères des épiceries sont restées vides pendant des semaines, révélant les faiblesses des chaînes d'approvisionnement internationales et ouvrant la voie à l'introduction de la sécurité alimentaire dans le discours national. Les gens ont commencé à se rendre compte de l'ampleur de l'externalisation de la production alimentaire au Canada : jusqu'à 80 % des fruits et légumes du pays sont importés, principalement des États-Unis. Soudainement, « acheter local » était devenu un cri de ralliement pour ceux et celles qui désiraient aider les industries canadiennes souffrant des impacts de la COVID-19.

 

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*Adapté pour en ligne, vous pouvez lire l'article au complet dans le premier numéro duMagazine Growers & Co.
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